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14 clés pour transformer vos alternants en talents de demain

Avoir recours à l’alternance répond à plusieurs objectifs : repérer les talents à recruter, insuffler une nouvelle dynamique aux équipes ou encore bénéficier d’une ressource qui monte en compétences. Pour que l’aventure profite à tous, l’entreprise doit planifier une préparation et une gestion minutieuses des parcours. Interview d’Axelle Maillard, consultante pour le cabinet de conseil RH Mineola.

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Voici 14 clés pour ouvrir la voie à une période d’alternance qui enrichit autant le jeune que l’entreprise et les équipes d’accueil. Ces conseils centrés sur les alternants, apprentis et contrats de professionnalisation, sont pour la plupart largement valables pour les stages longs ou encore les VIE (Volontariat international en entreprise).

1 – Être à l’écoute des besoins à moyen et long terme des services

Le recueil des besoins en compétences spécifiques pour les contrats d’apprentissage ou de professionnalisation s’organise en complément des besoins en recrutements classiques. L’alternance est à privilégier lorsque l’objectif est un renouvellement des équipes à moyen terme. L’équipe doit en retour être en mesure de bien accueillir l’alternant, notamment en termes de temps consacré à la formation et à l’encadrement.

2 – Rappeler les basiques sur l’alternance

• L’alternance vise un enrichissement des compétences de l’entreprise à moyen et long terme.
• Il nécessite un engagement fort du responsable du service, du tuteur ou de la tutrice, et un environnement adéquat/bienveillant.
• L’alternance a un coût salarial, auquel s’ajoutent parfois les frais de formation.
• C’est un contrat de travail qui accorde des droits équivalents aux salariés : congés, RTT, comité d’entreprise…
• L’alternant est présent à temps partiel dans l’entreprise.
• Les congés se prennent sur le temps de travail en entreprise.

3 – Parler vrai lors des journées dans les écoles et les centres de formation

Pour les métiers en tension, les candidats à l’alternance sont tout aussi rares que les professionnels diplômés ou déjà actifs sur le marché du travail. Pendant les journées dans les écoles et les centres de formation, chercher simplement à séduire est souvent contre-productif. Les opérationnels en position de recruter sont les mieux placés pour parler de manière technique des métiers en s’affranchissant d’un discours formaté.

4 – Organiser des journées Découverte

L’entreprise peut convier les candidats intéressants à une journée Découverte dans l’entreprise. En observant les locaux, l’ambiance de travail, les installations… le futur alternant se projette, ou non, dans l’entreprise. Une étape d’Assessment est envisageable à l’occasion de cette journée Découverte.

5 – Recruter avec la même exigence que pour tout recrutement

Envers l’alternant. Sa motivation est à challenger comme pour tout poste ouvert. Cela ne passe pas toujours, ou pas seulement, par une lettre de motivation. Un exercice ou test technique peut être envisagé. C’est l’occasion pour le candidat de s’informer sur l’entreprise, démontrer son appétence et mettre en œuvre les compétences développées, à l’école ou lors de stages précédents.

De la part de l’entreprise. Le même soin est à accorder au processus du recrutement : délai de réponse rapide, informations sur les étapes du recrutement en cours, préparation de l’entretien, information des candidats non retenus, parcours d’intégration…

6 – Engager les tuteurs de A à Z

Parfois, le tuteur « officiel » de l’alternant, est une autre personne que celle qui l’encadre réellement au quotidien. C’est un point à clarifier dès le départ. Idéalement, le tuteur « réel » participe au processus de sélection de l’alternant.

Devenir tuteur est un laboratoire d’expérimentation pour un collaborateur en situation de devenir manager. On pourrait dire : « Dis-moi comment tu accueilles un alternant et je te dirai quel manager tu seras ».

7 – Préparer toute l’équipe à l’arrivée du nouvel élément

Outre le responsable d’équipe et le tuteur, l’ensemble du service est mobilisé pour que l’alternance se passe au mieux. Une réunion avant l’arrivée permet d’échanger sur le profil de l’arrivant, sa formation, ses attentes, mais aussi son statut particulier avec une présence à temps partiel.

8 – Fixer des objectifs précis

Pour être en mesure d’évaluer si une alternance se passe bien et si à terme, elle est réussie, la fixation d’objectifs en début de parcours s’impose. Ils doivent être conçus à trois : l’alternant, l’école et le manager. En parler dans le détail dès la phase du recrutement permet de jouer d’entrée cartes sur table. Cela évite des incompréhensions qui se transformeraient à coup sûr en déceptions.

9 – Multiplier les moments de feedback dans les deux sens

Le principe du feedback réciproque doit s’installer dès le départ. À partir de la la 3ème ou 4ème semaine, un rendez-vous est à programmer, en intégrant si possible l’école. Il vise à questionner l’alternant sur ses premières impressions, rappeler si besoin les exigences de l’entreprise et échanger sur la suite.

10 – Pour les parcours longs : varier les équipes d’accueil

La génération Y a pour particularité de chercher l’aventure professionnelle, tout autant, voire davantage que la stabilité. La peur de s’ennuyer est très forte. Une façon d’anticiper cette crainte est de construire un parcours qui associe plusieurs équipes dans l’entreprise. On peut aussi programmer pendant l’alternance des temps d’échanges approfondis avec d’autres services.

11 – Oser l’alternance multi-entreprises

Il est possible d’aller encore plus loin en imaginant un parcours d’alternance qui associerait plusieurs entreprises, en jouant notamment la complémentarité des structures : PME, startup, grand groupe…

12 – Préparer en avance la fin du contrat

3 mois avant la fin du contrat, et même 6 mois pour les contrats longs, des rendez-vous sont à programmer pour envisager la suite. L’entreprise informe les profils prometteurs sur les opportunités. L’alternant exprime en retour les perspectives qu’il élabore. Des statuts complémentaires peuvent se succéder (stage, alternance, VIE…) dès lors que cela fait sens et favorise l’intégration professionnelle à terme de l’étudiant.

13 – Laisser les pépites partir pour mieux revenir

Un talent qui « nous échappe » en fin d’alternance n’est pas perdu pour toujours. Des contacts post-contrats sont à privilégier pour échanger des nouvelles et informer d’opportunités actuelles. À défaut d’y répondre personnellement, l’ancien alternant sera d’autant plus à même de transférer l’information à son réseau si son expérience a été positive.

14 – Envoyer un questionnaire d’évaluation post-alternance

L’entreprise a tout intérêt à soumettre en fin d’alternance en questionnaire à ceux qui partent comme à ceux qui restent. L’alternant le remplit tranquillement, plutôt que d’aborder ces points de vive voix. Cela est moins impressionnant. Grâce aux réponses, l’entreprise évalue ainsi les atouts de son dispositif d’accueil et repère les axes d’amélioration.