Community manager hier, chief happiness officer aujourd’hui
Sophie Lepert travaillait déjà pour la plate-forme d’e-commerce à la sauce artisanale depuis 3 ans avant de devenir il y a six mois, son chief happiness officer. Auparavant ? « J’étais community manager, c’est-à-dire responsable de l’animation des communautés sur les réseaux sociaux, les blogs et les forums. Cette évolution a été assez naturelle, car je m’occupais déjà spontanément de l’organisation d’événements ». Dans son cas, connaître la culture d’entreprise a été décisif. « Mais certains de mes alter ego, qu’on appelle feel good manager ou brand love manager, intègrent une entreprise directement sur cette fonction ».
Le bonheur du travail n’est pas un gadget marketing
Égrener les activités ou les missions d’un chief happiness officer peut de prime abord susciter des sourires voire une réaction dubitative. Barbecue, salle de repos, snack (bio et équitable !), championnat de baby-foot, coussins, virée à l’Opéra… L’objectif d’un environnement de travail que l’on pourrait dire « designé » est pourtant très sérieux. « Une ambiance conviviale et confortable, ce sont des personnes bien dans leur job. Autrement dit, un faible taux d’absentéisme, donc pas de recrutement à mener pour remplacer les personnes en poste ni de formation des nouvelles personnes sur des postes déjà occupés hier. C’est aussi un argument de poids pour attirer des profils aux compétences rares ». Ce qui n’est pas un détail pour recruter, par exemple, des développeurs informatique.
Le chief happiness officer : un soutien pour la fonction RH
Avec 91 % des collaborateurs qui recommandent l’entreprise, les missions du chief happiness officer et de la fonction RH empruntent des chemins communs. « Mon rôle est aussi d’équiper les collaborateurs de fauteuils ergonomiques, écrans surélevés et de tables sur lesquelles travailler debout ». À presque 50 salariés, le CHSCT et le comité d’entreprise ont d’ores et déjà été créés. Trousse de premiers secours, consignes d’évacuation des lieux, défibrillateur, formations aux premiers secours… Ces sujets sont abordés en visant la cohésion d’équipe.
Pas d’intrusion dans la vie perso des collaborateurs
Se sentir bien au bureau ne signifie pas pour autant gommer la frontière entre vie pro et vie perso. Toutes activités ludiques dans ou en dehors de l’entreprise « sont bien évidemment basées sur le volontariat ». Et pour ancrer le respect de la sphère privée, aucune réunion n’est organisée après 18 h et le congé parental est de six mois pour chaque parent. Le télétravail est bien évidemment possible « lorsqu’il permet de régler des questions du quotidien, comme de prendre rendez-vous avec un plombier ».
Sans la bienveillance du management, tout cela ne sert à rien
Proposer un environnement de travail de qualité ne sert à rien si la démarche n’est pas insufflée par la direction et le management. « Il ne suffit pas d’initier les choses, mais aussi de les accompagner au quotidien avec une posture de bienveillance et d’écoute ». Si l’élan que l’on constate aujourd’hui à formaliser le rôle de chief happiness officer se constate avant tout dans des start-ups, elle peut « faire sens dans toute entreprise qui souhaite régénérer les modes de coopération en se détachant du modèle de l’organisation hiérarchique ».
Être créatif tout le temps… grâce aux autres
Pour entretenir le souffle créatif et participatif, les ateliers de brainstorming sont là. « A plusieurs, nous cherchons en permanence de nouvelles idées pour proposer un lieu de travail toujours plus adapté aux besoins. J’anime les échanges, mais les idées de tous les collaborateurs sont recueillies ». Être un faciliteur est essentiel. Jouer le rôle de connecteur entre des collaborateurs d’équipes qui ne sont pas en contact direct l’est aussi.
Etsy est une plate-forme e-commerce dédiée à 100 % aux artisans et producteurs. L’objectif de l’entreprise créé en 2008 ? Aider les « petits » à se faire une place (de choix) sur internet et leur offrir une visibilité qui vient chatouiller les monstres du e-commerce. Les produits sont originaux et l’expérience d’achat singulière avec la possibilité d’obtenir l’objet en main propre (et donc de ne pas régler de frais de transport). Avec 48 collaborateurs, l’entreprise est labellisée « Happy at work » et est arrivé 4ème du palmarès 2016 des startups de plus de 25 salariés, derrière Theodo, KissKissBankBank et Jobteaser (deuxième ex aequo).