Faire silence pour recevoir ce que l’autre exprime
Se rendre disponible physiquement
Pour bien écouter, il est important de se rendre disponible, de ne pas être occupé par autre chose.
Pour cela, le formateur devra veiller aux conditions matérielles et physiques de l’échange car elles influent sur la qualité de l’écoute :
• l’environnement extérieur (le bruit, les va-et-vient) peut perturber l’écoute. Aussi, il est important de trouver un lieu calme pour être à l’écoute de son interlocuteur. Si ce n’est pas possible, il faudra s’efforcer de se concentrer en dépit des distractions ;
• la posture personnelle et la direction du regard peuvent favoriser ou non l’écoute. Il est conseillé d’être tonique, de regarder son interlocuteur, de ne pas faire autre chose pendant ce temps.
La posture personnelle et le regard sont autant de marques de notre intérêt. Il est important pour le formateur non seulement d’être attentif, mais aussi de le montrer par le langage non-verbal afin d’encourager l’interlocuteur à s’exprimer.
Se rendre disponible mentalement
Le formateur doit également se rendre disponible intérieurement. Pour accorder toute son attention à l’interlocuteur, il est important de mettre de côté ses préoccupations et sentiments du moment. Pour cela, il est conseillé :
• de définir un temps précis à consacrer à la personne pendant lequel on ne fait pas autre chose ;
• de choisir, de préférence, des moments durant lesquels on a du temps devant soi pour ne pas être préoccupé par l’activité suivante ;
• si on est perturbé par des émotions qui nous empêchent d’écouter, de se concentrer sur sa respiration pour calmer son émotivité.
Garder le silence pour laisser l’autre s’exprimer
Souvent, on cherche à s’exprimer plus qu’à comprendre l’autre, on a alors tendance à reprendre la parole avant que l’autre n’ait achevé sa pensée. Au contraire, pour écouter activement, il convient pour le formateur de garder le silence pour laisser notre interlocuteur s’exprimer jusqu’au bout.
Il n’est pas question ici d’être absent, de garder un silence « passif » qui consisterait à laisser parler l’autre avant de reprendre la parole. Il s’agit de pratiquer un silence « actif » dans lequel on est attentif, réceptif à ce qu’il dit (être actif mentalement et le montrer, par exemple par des hochements de tête).
Certains se sentent mal à l’aise avec les silences, même s’ils sont courts. Aussi, ils ont tendance :
• à trop parler, ce qui empêche l’autre de s’exprimer ;
• à préparer leur réponse pendant que l’autre parle, afin de répondre aussitôt qu’il aura arrêté de parler. Mais alors, ils ne l’écoutent pas vraiment pendant qu’il s’exprime.
Il est alors d’autant plus important pour un formateur de faire un effort volontaire pour laisser des temps de silence durant le cours de l’échange.
Entrer dans le cadre de référence de l’interlocuteur pour comprendre sa façon de penser
Chacun a sa façon de penser. Aussi, comprendre une personne en profondeur suppose de regarder le monde à travers son cadre de référence et ses valeurs, d’entrer dans sa logique. Pour cela, le formateur devra :
• mettre de côté son propre cadre de référence;
• recevoir et accorder de l’estime à tout ce que l’autre dit, en laissant de côté tout jugement personnel. Pour cela, le formateur doit prendre conscience que, sur toute question, il existe des points de vue différents du sien, tout à fait valables ;
• l’écouter en se demandant : « Que veut-il me dire à travers ses paroles ? » ;
• profiter du fait que la pensée va plus vite que la parole pour dégager les idées principales de son discours (et ne pas préparer de réplique pendant qu’il parle !) ;
• ne pas chercher à l’influencer ;
• manifester que l’on reçoit ce que dit l’autre sans le juger : « Je te suis… », « Je te comprends… »
Il ne s’agit pas d’approuver (ou de désapprouver) ce que dit l’autre, mais de comprendre sa vision personnelle des choses. On conserve donc ses propres conceptions.
Comprendre l’autre suppose pour le formateur non seulement de comprendre sa façon de penser, mais aussi de comprendre ses sentiments, ses désirs sous-jacents. Pour cela, il est utile d’essayer d’entrer soi-même dans les sentiments de l’autre, de comprendre l’autre de l’intérieur et non à travers une théorie, des jugements ou des préférences personnelles. Dans un prochain article nous verrons que l’empathie vise à comprendre l’autre en tenant compte de ses sentiments. Il s’agit donc pour le formateur de tenter, intellectuellement, de comprendre ce que l’autre peut ressentir, ses émotions, ses désirs…
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