Nous avons les choix entre deux démarches
• 1ère démarche : D’abord étudier (produire des dossiers de spécifications fonctionnelles générales puis détaillées), ensuite, après une validation sur dossier, développer la solution spécifiée. C’est la démarche séquentielle.
• 2ème démarche : Travailler sur une partie du champ d’étude, puis concrétiser par un prototype, étudier ce qui ne convient pas, tout en intégrant une autre partie du champ d’étude, puis concrétiser par un prototype et ainsi de suite. C’est la démarche itérative et incrémentale.
Quelle démarche adopter, ou plutôt quels sont les critères d’appréciation de ces démarches ?
Plusieurs décennies d’expériences en gestion de projets informatiques ont mis en évidences cinq critères :
1) L’adéquation de la solution informatisée aux attentes de la MOA
La démarche séquentielle sépare MOA et MOE pendant la phase de développement. Cette coupure produit un « effet tunnel » avec des résultats moins ajustés qu’avec l’autre démarche.
Avantage à l’itératif
2) La visibilité sur les coûts et délais
Les comités de pilotage souhaitent souvent appuyer leurs décisions d’investir sur un calcul de ROI impliquant une évaluation précoce des coûts de développement. Avec la démarche itérative et incrémentale, c’est en fin de parcours que l’on sait combien ça a duré et combien ça a coûté.
Avantage au séquentiel
3) La conduite du changement
La démarche itérative et incrémentale prévoit une étroite collaboration entre informaticiens et futurs « utilisateurs ». Certes, cette forte implication des acteurs concernés représente un surcoût pour la maîtrise d’ouvrage mais en contrepartie, elle contribue à réduire l’appréhension, voir la résistance au changement.
Avantage à l’itératif
4) La vision globale en urbanisation du SI
La démarche itérative et incrémentale est incrémentale. Ce n’est qu’au fur et à mesure des itérations que se construisent les cartographies. En conséquence, il faut souvent casser pour refaire et les architectures restent malgré tout moins optimisées que si on avait eu dès le départ cette vision globale.
Avantage au séquentiel
5) La pression sur la MOE
« Moins de pression, plus de résultats », c’est le slogan Microsoft. De fait une pression excessive conduit souvent à confondre vitesse et précipitation et se traduit par des solutions maintes fois retouchées en conséquence souvent dégradées. La démarche itérative et incrémentale plus souvent pratiquée en mode régie qu’en mode forfait, réduit la pression sur l’équipe de développement et contribue à augmenter la qualité de la solution.
Avantage à l’itératif
Quelle est la meilleure démarche ?
Les tenants de l’itérative et incrémentale, s’autoproclament adeptes « méthodes agiles », sous-entendant que les autres méthodes de management de projets informatiques seraient lourdent ou rigides.
Les partisans du séquentiel dénigrent les autres démarches, les qualifiants de « essais-erreurs » ou « par tâtonnement ».
Il ne faut pas être dogmatique !
Chaque démarche présente des avantages et des inconvénients. Il n’y a pas de démarche idéale.
Comment trancher ?
• En pondérant les cinq critères en fonction de :
– La nature du projet informatique (plus ou moins novateur)
– La culture d’entreprise (portée plutôt sur le mode régie ou le mode forfait)
• Puis en déterminant pour chacune des situations quelle démarche obtient le meilleur score.
Le cadre d’un projet informatique de migration internationale pose également de nombreux défis. Certaines bonnes pratiques sont incontournables, le point avec Gérard Lombion, responsable de projets de déploiement informatique chez Demos, sur les principales erreurs à éviter dans un déploiement informatique multi-pays et n’oubliez pas de suivre Philippe de Demos, notre expert en formation informatique sur les réseaux sociaux.