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DIF et GPEC, un lien naturel

Comment articuler au mieux DIF et GPEC ? Gérald Lefèvre, président du Groupement des acteurs et responsables de la formation (GARF) répond.

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Début 2011, Le GARF a publié une étude sur les rapports entre la Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences et le Droit individuel à la formation. Quel lien les unit ?

Un lien naturel ! Je prendrai trois exemples.

– D’abord la mise en place en 2004 par Veolia Environnement d’un contrat de développement de compétences, qui est signé à la fois par la direction et le salarié. Ce contrat mentionne qu’à la fin de la formation – diplômante ou qualifiante – la direction propose au salarié un poste correspondant à la formation qu’il a suivie. Le DIF est systématiquement inclus dans ce contrat, ce qui en fait un levier direct de la GPEC : les salariés ont un projet professionnel validé par la hiérarchie et qu’ils peuvent atteindre par la formation.
– Ensuite, nous avons remarqué que les entreprises incluaient souvent le DIF dans la mise en place des VAE (Validation des acquis de l’expérience) individuelles ou collectives ; la GPEC travaillant sur la mobilité professionnelle, c’est un lien évident.
– Enfin, dans le cadre des formations à l’illettrisme – qui sont des formations lourdes de plusieurs centaines d’heures – le DIF est proposé en accompagnement pour permettre à l’individu et à l’entreprise de progresser ensemble.

Une articulation avec la GPEC permettrait-elle au DIF de ” décoller ” dans le cœur des salariés ?

Très certainement puisqu’ils ont un objectif commun. Nous sommes aujourd’hui autour de 14% d’utilisation du DIF, la demande reste faible. Pourtant les représentants du personnel font de réels efforts et dans les groupes de plus de 2 000 salariés, le taux de départ en formation est élevé, avoisinant les deux tiers.

Après sept ans d’existence, quel impact le DIF a-t-il eu sur la fonction des responsables formation ?

Le DIF a été un très bon moyen pour les responsables formation de reprendre le lien avec les managers et les salariés, au travers de conseil et d’assistance sur les choix de parcours ou les opportunités de montée en compétences. Le DIF donne également au responsable un rôle de conseil dans le cadre de la VAE, de la promotion sociale ou de l’accompagnement managérial. Il permet enfin de conforter la légitimité du responsable formation vis-à-vis des salariés pour qui il met en œuvre de nouvelles initiatives. Ainsi, certaines entreprises mettent en place des catalogues DIF pour mieux informer les salariés (le groupe PPR par exemple) et leur proposent même des périodes de formation présélectionnées qui entrent en cohérence avec le calendrier de l’entreprise. D’autres entreprises, surtout les PME des secteurs automobile et industriel,  proposent le DIF pendant les périodes de chômage partiel. Le DIF permet ainsi de former son personnel pendant les périodes de sous-activité !

Le GARF en quelques mots

Depuis plus de 50 ans, le GARF regroupe l’ensemble des responsables de formation d’entreprises privées, publiques et d’administrations. Il compte aujourd’hui 800 membres organisés en 32 groupes régionaux. Le GARF publie quatre études par an, dont les dernières portaient sur le management de proximité, les réseaux sociaux, le web 2.0. Enfin, c’est un lieu d’échange entre professionnels, reconnu comme interlocuteur de l’Etat et des partenaires sociaux.