Quelle est la vocation de l’école de professionnalisation de la fonction RH ?
L’objectif est de proposer une offre de professionnalisation de la fonction RH afin qu’elle soit en mesure d’accompagner au mieux les transformations en cours dans le groupe Orange. La fonction RH est au cœur du défi d’anticipation des compétences dans le respect de l’équilibre entre qualité sociale et performance économique. Pour être moteurs dans l’accompagnement de la transformation digitale de l’entreprise ou encore être capables de piloter le changement en partenariat avec les managers, les professionnels RH doivent eux-mêmes être formés pour répondre aux sollicitations des managers et aux attentes du business. Pour réussir la mise en œuvre du projet stratégique Essentiels2020, l’entreprise a besoin de s’appuyer sur une fonction RH collaborative, agile et créative.
Quels sont les objectifs de ce dispositif ?
Les objectifs de l’école RH interne sont au service du projet stratégique Essentiels2020 : garantir des compétences utiles pour demain, développer l’agilité collective, favoriser l’engagement de chacun… En complément, la filière RH, à laquelle l’école RH est rattachée, mène actuellement une démarche prospective sur la vision et le rôle de la fonction RH à horizon 2020 afin de définir des scénarios d’évolutions des compétences RH pour répondre aux besoins business et accompagner la transformation de l’entreprise.
À quels professionnels s’adresse l’école RH interne ?
La filière RH réunit 23 métiers : DRH, RRH, spécialistes recrutement/emploi/relations sociales/rétribution, conseillers en accompagnement des salariés, ingénieurs formation, assistants et experts des centres de services partagés…, ainsi que les préventeurs, médecins du travail, infirmiers, assistants sociaux qui appartiennent aussi à la filière RH. Fin 2014, cela représentait 3250 personnes pour la France. Nous accompagnons également plus ponctuellement certains métiers à l’international (environ 1000 collaborateurs RH) sur sollicitation des DRH de région et avec des offres construites sur-mesure pour certaines de nos filiales par exemple. Certains pays ont par ailleurs développé leurs propres écoles RH.
Quels sont les axes forts des activités menées par l’école RH interne ?
À partir des éléments de la GPEC (gestion prévisionnelle des emplois et des compétences) des métiers RH, nous proposons des programmes de développement des compétences dédiés à la filière RH. Cela nous amène à développer des parcours longs de professionnalisation pour les métiers prioritaires ainsi que des dispositifs spécifiques pour les compétences jugées primordiales par l’entreprise. La fonction RH étant particulièrement impliquée dans le processus de transformation digitale de l’entreprise, nous intégrons la compétence digitale dans les formations proposées pour acculturer les professionnels RH et développer les compétences propres au monde digital. L’objectif est d’avoir une fonction RH en avance de phase par rapport aux transformations de l’entreprise.
Quelles formations proposez-vous et sous quel format ?
Notre offre de formation va de modules de formation d’une journée sur étagère, à des parcours de professionnalisation avec certification s’échelonnant de 6 à 9 mois. Un premier volet des formations touche à l’expertise RH : aspects réglementaires, organisation du travail, santé et qualité de vie au travail, évaluation des compétences… L’autre volet, plus transverse, aborde des thématiques autour des questions de postures et comportement comme le leadership, les mécanismes humains dans la relation, les questions de partenariat et collaboration RH et managers, la symétrie des attentions entre les collaborateurs et les clients (proposer une expérience collaborateur de même qualité que l’expérience client), l’utilisation des réseaux sociaux professionnels et du réseau social interne Plazza… En complément des formations présentielles, nous mettons à disposition des séquences vidéo afin de donner du sens aux actions déployées. Nous proposons également des modules e-learning, des classes virtuelles ainsi que des ateliers de créativité en ligne pour dessiner les métiers de demain.
Comment concevez-vous l’offre de formation ?
Nous développons l’écoute client et avons mené au printemps une première phase avec une enquête en ligne, des focus groupes et des entretiens. Avant de lancer un appel d’offres, nous associons à l’élaboration du cahier des charges les futurs clients du parcours de formation, c’est-à-dire des professionnels RH, et nos partenaires internes que sont les managers. Nous cherchons à multiplier les regards et n’hésitons pas à fonctionner par itération, c’est-à-dire à déployer des formations en faisant évoluer régulièrement l’ingénierie pédagogique en fonction des évaluations et des retours d’expériences. Nous nous inspirons du fonctionnement des acteurs de l’open innovation que l’équipe de l’école RH côtoie dans l’espace de coworking interne de la Villa Bonne Nouvelle. Ces acteurs du monde des startups intègrent systématiquement leurs clients au développement de leurs services et accordent une forte place aux feedbacks donnés par les utilisateurs. Nous souhaitons adopter de plus en plus cette posture de l’adaptation permanente de l’offre à la demande et tenir compte de l’expérience de nos apprenants.
Que proposez-vous pour favoriser le développement de compétences en dehors des temps de formation formalisés ?
Si je reprends le modèle qui prétend qu’en situation professionnelle, 70 % des apprentissages sont réalisés au cours de l’expérience professionnelle, 20 % via les échanges avec ses pairs au travail et 10 % en situation de formation formelle, cela amène à réfléchir différemment aux dispositifs de formation.
Nous encourageons par exemple toutes les modalités d’apprentissage par les pairs. Au programme : communautés d’apprenants qui prolongent les échanges noués lors de la formation en présentiel, partages de pratiques sur des thématiques RH, codéveloppement et groupes d’analyse de pratiques, expérimentation d’Apprentissage en Situation de Travail… Nous identifions des experts référents en termes de compétences, mais aussi de postures et de comportements qui peuvent être sollicités par les professionnels RH.
Comment faites-vous participer les professionnels RH à la production de la future offre RH ?
Toujours dans l’esprit startup et économie collaborative, nous organisons des journées de fablabRH au cours desquelles, en associant compétences hors du champ RH (spécialistes du gaming et des objets connectés ou un expert de la méthode agile scrum). Les professionnels RH conçoivent lors de ce fablab un cahier des charges dédié un nouveau processus RH, développent une application dans leur métier du réseau social de l’entreprise ou s’emparent d’un projet à mettre en œuvre dans leur environnement local. L’objectif de cette démarche est de faire imaginer (et idéalement réaliser) directement par les professionnels RH les outils/services dont ils ont besoin ou vont avoir besoin pour accompagner les transformations de l’entreprise.
Quelles interactions développez-vous avec les autres écoles métiers du groupe ?
Nous en associons certaines pour l’élaboration des cahiers des charges évoqués afin de recueillir un regard externe sur les projets menés. Nous menons également des actions conjointes avec Orange Campus, notre université interne du management, pour croiser les apports des professionnels RH et des managers et vice et versa. Des sessions de formation communes à ces deux populations sont également expérimentées sur des thématiques communes telles que les relations sociales par exemple.