Marion de Demos : Quel est selon vous l’intérêt du jeu en formation pour le formateur ?
Pascal Hildebert : “Il me semble que le jeu fait partie de l’apprentissage. Apprendre, c’est jouer avec des concepts, des expériences, des relations. Donc le jeu, ou en tout cas, des activités ludiques, permettent de se plonger dans une activité sans se rendre compte qu’on apprend. Ainsi le jeu pédagogique permet à tous les participants, à travers des échanges détendus, mais souvent avec une dimension de compétition ou avec des enjeux, d’aborder des concepts et de travailler sur des compétences sans s’en rendre compte.
Je vois plusieurs intérêts pour le formateur : redynamiser les participants lors d’un parcours ; travailler sans s’en rendre compte (sillonner la mer à l’insu du ciel) ; permettre de créer un groupe d’apprenants plus solide…”
Marion de Demos : Quels sont les avantages du jeu pour le formateur ?
Pascal Hildebert : “Le formateur a donc une autre place. Plus de maitre de cérémonie, plus de coordinateur, de facilitateur. A travers le jeu, le formateur joue un autre rôle, ce qui peut lui permettre de se placer à un autre niveau avec les participants.”
Marion de Demos : Quels en sont les inconvénients pour le formateur ?
Pascal Hildebert : “La difficulté est souvent au niveau de la collecte de l’apprentissage : qu’avez-vous appris ? La question peut se poser, notamment si on travaille sur des ‘hard skills’. Donc le formateur peut être amené à collecter ou réviser les apprentissages, ce qui peut sembler pour certains participants répétitifs.”
Nous verrons dans une série d’articles, comment Pascal Hildebert, expert pédagogique chez Demos Institutions Politiques Internationales Belgique; a mis en place plusieurs formations en utilisant le jeu comme méthode pédagogique…