« Mazars est déjà confronté depuis quelques années à l’arrivée dans les équipes de jeunes recrues de la génération Y. Un choc générationnel fort est vécu dans les entités. Il y a 3 ans, nous avons mené au niveau mondial une étude sur les attentes de cette population. Il est apparu clairement que pour la nouvelle génération, être acteur de l’innovation est primordial. C’est une population qui a envie d’être entrepreneur de ses propres idées, d’être créateur de valeur et de sens. Dans le métier de l’audit et du conseil, très réglementé et régi par une organisation quasi militaire, c’est un bouleversement des modèles qui est en train de s’opérer ».

« L’audit est un métier exigeant. Avec la guerre des talents que se livre le secteur, il est légitime de se demander comment susciter l’envie de travailler pour Mazars. Parmi les jeunes recrues, si beaucoup se sentaient l’âme d’innovateurs, ils n’avaient pas l’impression d’être soutenus par l’entreprise pour la mise en œuvre de leurs projets. C’est sur ce point clé que nous avons souhaité faire bouger les choses. La fonction innovation RH a maintenant pour rôle d’accompagner les projets entrepreneuriaux qui servent l’entreprise. Si la responsabilité entrepreneuriale est portée par les auditeurs en parallèle de leurs autres missions, notre rôle est d’aider ces derniers pour transformer leurs idées en projets ».

« C’est justement l’occasion de dépasser l’opposition entre les nouvelles et les anciennes générations. Les anciennes générations, qui pouvaient être agacées par le côté disruptif de la génération Y, sont désormais sollicitées pour participer à la transformation des idées en réalisations concrètes. Leur expertise s’en trouve reconnue et ils sont ainsi partie prenante des retombées bénéfiques de ces nouveaux projets dans l’entreprise ».

« Plusieurs projets concernent l’aménagement des locaux pour créer par exemple des salles de réunions informelles dédiées à l’expression de la créativité. Parmi les projets en cours de développement, l’un vise à créer une application pour gérer les ressources et les plannings des collaborateurs. Les projets peuvent porter sur la qualité de vie au travail, les outils utilisés, les champs d’activités ou encore les processus internes. Une application pour recenser les idées d’innovation et faire voter les collaborateurs sur l’intérêt de développer tel projet ou tel autre est, par ailleurs, en cours de réalisation ».

« Pour transformer l’idée en projet, nous aidons les auditeurs à réaliser un budget, à rédiger un cahier des charges, à présenter le projet au comité exécutif… Outre cette partie gestion de projet, nous organisons également des rencontres avec des start-ups pour ouvrir les horizons, des déjeuners-happenings dédiés à la créativité, mais aussi des formations ou des temps de team building. Généralement, la fonction innovation dans les entreprises porte davantage sur les produits ou le marketing. Dans l’audit et le conseil, la matière première, ce sont les hommes et les process internes. C’est donc dans cette direction que nous investissons ».

« Nous testons actuellement le modèle de l’entreprise libérée dans une unité de travail de 20 personnes. L’objectif est d’essayer de nouveaux codes managériaux. Nous travaillons également à faire évoluer les circuits de communication interne pour encourager les discussions entre pairs plutôt que les informations venues d’en haut. Au final, notre mot d’ordre, c’est de considérer que le changement n’est pas inné. Notre mission est d’être des facilitateurs pour transformer les intentions innovantes en actions concrètes ».