La reconversion professionnelle comme solution à la pénibilité au travail des séniors
C’est un fait, la réforme des retraites va contraindre l’ensemble des salariés à travailler plus longtemps s’ils souhaitent bénéficier d’une retraite complète. Force est de constater que tous ne sont pas égaux face à la pénibilité, la formation professionnelle s’impose comme une solution idéale pour permettre à certains salariés de vivre une fin de carrière plus adaptée à leur âge et leur condition physique.
En effet, un employé aura recours à la formation professionnelle de manière à combler les lacunes suffisantes pour le faire switcher d’une activité physique à une activité nécessitant plus de qualités intellectuelles telles que des compétences organisationnelles, de gestion ou de management…
S’il est difficile pour une un senior de « retourner à l’école », il pourra avoir recours à l’Action de Formation en Situation de Travail (AFEST). Ce type de format permet la formation d’une personne sur le poste convoité et ce, par un tuteur qui exerce lui-même cette activité. D’autre part, les tuteurs d’une AFEST sont très souvent des seniors qui travaillent par la suite de manière partielle sur leur poste et occupent l’autre partie de leur temps de travail à former.
Enfin, il est indispensable de rappeler l’existence du Projet de transition Professionnelle qui est, à ce jour, encore fort méconnu par les salariés. Alors quel est ce PTP et qui peut en bénéficier ? Il s’agit d’une mobilisation particulière du compte CPF permettant aux salariés qui le souhaitent de changer de profession. Le projet doit être cohérent, le parcours de formation pertinent et il doit amener à des perspectives d’emplois et notamment, offrir des débouchés au niveau régional.
Les acteurs de la formation professionnelle en première ligne de cette réforme
Puisque la pénibilité du travail est au cœur des débats qui agitent cette réforme, les acteurs de la formation professionnelle vont devoir répondre aux attentes des salariés usés souhaitant exercer une profession qui réponde mieux à leurs capacités physiques et intellectuelles.
Le projet de réforme prévoit, pour commencer, un nouveau cas d’utilisation du Compte de prévention. Il sera possible d’utiliser ce C2P pour bénéficier d’un droit à la reconversion et ainsi, faciliter les changements de métiers en cours de carrière. Ce compte leur permettra de cumuler des points pour chaque année d’exposition à un métier pénible. L’accès à la formation professionnelle sera également renforcé puisqu’ 1 point donnera droit à 500€ de formation contre 375€ antérieurement. Et alors qu’auparavant, le seuil de points acquis était de 100 sur toute une carrière, la réforme prévoit de supprimer ce plafond. L’acquisition de ces points et sans limite de nombre ouvre et augmente les possibilités de formations professionnelles et de réorientation en vue d’accéder à un métier moins pénible.
L’heureuse nécessité de se former tout au long de sa vie
S’il est indispensable de prévoir des dispositifs pour les seniors de manière à améliorer leur attractivité ainsi que leur taux d’activité en entreprise, il est également primordial de rappeler l’importance de se former tout au long de la vie.
Il y a à fort à parier qu’une fois la réforme passée, les entreprises adopteront une stratégie gagnant-gagnant en favorisant l’accès à la formation professionnelle des employés. Ils pourront, de ce fait, les conserver le plus longtemps possible dans l’entreprise et se servir de leurs nouvelles compétences acquises. Si de manière générale, un grand nombre de sociétés développe ainsi les compétences de leurs collaborateurs, d’autres ne connaissent pas suffisamment l’ensemble des dispositifs de formation existants. Pour preuve, 37% des ouvriers de plus de 50 ans évoquent l’absence d’aide ou le refus de l’employeur comme raison principale les ayant empêché de suivre une formation professionnelle.
Il vous appartient à vous, de préparer votre avenir, de faire évoluer vos compétences, en bref : de prendre en main votre niveau d’employabilité et de préparer votre retraite. Le plan d’Investissements dans les Compétences (PIC) pour la période 2018-2022 illustre la compréhension par l’exécutif de l’enjeu crucial que représente la formation professionnelle continue. La simplification récente du CPF qui se recentre sur le salarié est un autre exemple de mobilisation de fonds publics pour la formation tout au long de la vie. Aux vues de la vitesse à laquelle se développent les nouvelles technologies, les compétences recherchées par les entreprises évoluent également très vite. L’apprentissage devient alors la norme et la formation professionnelle devient bel et bien une nécessité. Rappelons cependant que, comme chaque succès, elle emporte avec elle un sentiment de fierté mais également une opportunité de socialisation et de développement personnel indéniables et ce, sans parler d’une fin d’exercice professionnelle plus apaisée et agréable.
Pour aller plus loin, découvrez notre formation “Préparer sa retraite et son nouveau projet de vie“