Formateur

La performance de la formation reste très dépendante de la performance du formateur

Il devient coutumier de dire que le rôle du formateur dans l’acquis d’une formation demeure modeste. Certains chercheurs de Princeton University (Morgan McCall, Robert Eichinger, et Michael Lombardo, du Center for Creative Leadership), l’évaluent à 10% à peine. Ils estiment en effet que l’apprentissage est réalisé à 70% par l’action, ou « on the job » comme disent les anglais, et 20 % par l’observation de ses collègues et de ses pairs. Néanmoins, une étude récente menée aux Etats-Unis en formation initiale, auprès de 3 000 professeurs, relativise beaucoup cet aphorisme.

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Une étude pour mesurer la performance du formateur

Ce programme s’appelle MET ou Measures of Effective Teaching project. Il a été soutenu par de prestigieuses universités dont celles d’Harvard et de Stanford. Les professeurs ont joué le jeu et se sont laissé filmer dans leurs classes. On dispose ainsi de milliers d’heures d’enregistrement qui sont analysés. On peut alors mesurer les différences de pratiques d’un enseignant à l’autre en fonction du résultat de sa classe et en comprendre les raisons.

Selon ces chercheurs, l’efficacité pédagogique tient d’abord à la personnalité de l’enseignant, généralement ouverte aux autres, laissant s’exprimer ses élèves, et pratiquant l’interactivité dans sa classe. Ensuite la performance relève de ses méthodes pédagogiques favorisant la répétition, la manipulation des concepts présentés et l’évaluation de leur compréhension dans des exercices.

Enfin la structuration du cours avec des objectifs pédagogiques séquencés, clairs et affichés, favorisent la progression et l’assimilation.

On retrouve ici, bien évidemment, tous les thèmes des formations de formateur organisées régulièrement à la demande des entreprises, montrant par-là l’importance qu’elles accordent à celui ou celle qui transfert des savoirs et savoirs faire.
Car l’exercice du métier de formateur ne s’improvise pas. Il demande de l’apprentissage, et la performance dans les mêmes champs de formation s’accroit selon l’étude avec l’ancienneté.

Cette analyse a été reprise par le CAS (Centre d’Analyse Stratégique), institution d’expertise et d’aide à la décision, placée auprès du Premier Ministre. Le CAS estime que « entre 10 et 15% des écarts de résultats constatés en fin d’année entre élèves s’expliquent par l’enseignant auquel l’enfant a été confié ». Reste maintenant à trouver la bonne formule pour commencer à mettre cela en place dans l’enseignement initial en France, un environnement où la pratique de l’évaluation des professeurs n’est pas encore entrée dans les mœurs.

Les choses sont bien différentes dans le champ de la formation professionnelle. Oui, l’effet formateur existe bel et bien et nous nous attachons toujours à le mesurer. Et c’est à ce stade que ce dernier trouve pleinement la satisfaction de son métier et sa reconnaissance.

Les entreprises par ailleurs ne se trompent pas, et le choix d’un prestataire dépend encore largement de la qualité du formateur. Il faudra alors peut être revoir les parts respectives de chacun dans la mesure des acquis en formation.