CPF

Le compte personnel de formation : une avancée certaine

Le CPF, compte personnel de formation, est sans conteste la pierre angulaire de la réforme de la formation professionnelle dont le projet de loi a été présenté au Conseil des ministres du 22 janvier. Il vise à remplacer le DIF et va très certainement octroyer de nouveaux droits aux salariés et aux demandeurs d’emploi.

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Le CPF, plus d’heures pour un public élargi

Avec le CPF, les salariés pourront accumuler jusqu’à 150H de formation en 9 ans, contre seulement 120H sur 6 ans pour le DIF. Ce sont quelque 18 millions de salariés ainsi que les demandeurs d’emploi et les jeunes diplômés sortis du système scolaire, qui pourront potentiellement en bénéficier dès janvier 2015. De plus, chacun conservera son compte personnel de formation tout au long de sa carrière professionnelle quel que soit son parcours ou son statut. Une dotation financière de l’ordre de 700M€ sera par ailleurs débloquée pour financer ce dispositif. Contrairement au DIF, le choix de la formation ne dépendra plus systématiquement d’une négociation entre le salarié et son employeur mais c’est le salarié, seul, qui pourra décider du contenu de celle-ci dès lors qu’elle se déroulera hors temps de travail, voire sur son temps de travail pour certaines formations.

Une belle victoire, hormis pour le développement personnel

Cette mesure va-t-elle être victime de son succès ? C’est ce que craignent les partenaires sociaux. Il ne faudrait pas que le CPF devienne une manière de « consommer » des formations inutiles ou futiles pour le salarié. Pour cela, des contenus correspondant à des objectifs précis ont été définis par la loi et eux seuls pourront être choisis.  Ce cadre semblait au début un peu trop restrictif et beaucoup plus contraignant que le DIF mais au final, il semble même plus large. En effet, les députés ont ajouté au CPF toutes les formations relevant du « socle de compétences et de connaissances » tel que défini en 2009 avec ses 4 piliers que sont la bureautique et l’informatique, les langues, les savoirs de base (lire, écrire, compter, s’exprimer) et la capacité à travailler collectivement.  Très bonne nouvelle pour les salariés donc qui pourront se former comme ils le souhaitent sans tenir compte des intérêts spécifiques de leur entreprise.

Seule ombre au tableau, les contenus de formation relevant des relations interpersonnelles semblent avoir été oubliés dans le futur compte personnel de formation. Gestion des conflits, du stress ou de la relation avec les clients ne figurent pas au programme du CPF, sauf à considérer qu’elles relèvent de la capacité à travailler collectivement. Ce sera désormais aux entreprises de financer ce type de formations, en dehors du CPF.