La pratique du journal : les principes de notre expert en formation management de projet
Selon Isabelle Houllier, diariste, la pratique du journal se définit comme une forme de recueil de données, que celui ou celle qui s’y livre utilise pour rassembler, au jour le jour, des notes et des réflexions sur son vécu, les idées qui lui viennent, ses rencontres, ses observations. En quelque sorte, la tenue d’un journal s’inscrit dans l’idée d’une mémoire conservée, pour soi-même ou pour les autres, d’une pensée qui se forme au quotidien dans la succession des observations et des réflexions.
En tenant son journal, chacun peut ainsi œuvrer à organiser sa vie, à réfléchir sa vie, à tenter de comprendre sa vie, à ajuster, changer ses actes, à mettre en cohérence sa vie avec ses idées.
Le moment journal ou le temps de l’élaboration et de la construction d’un savoir en action
Pour Jean-Roch Houllier, notre expert en formation management de projet, la pratique du journal comprend plusieurs étapes ou temps forts :
– une première étape dite du moment journal ou le journal comme espace de mise en problématisation d’une situation de travail.
Ouvrir un journal implique une entrée dans un travail, à partir du moment où l’on tend à extraire, à mettre au travail une situation donnée. Il y a une mise en problématisation qui se traduit dans un premier temps par un recueil « brut », comme un jeté sur papier, des faits, des événements du quotidien.
– une deuxième étape relative au temps de la restitution des vécus.
Le journal, c’est comme une fabrique d’écriture à partir de la narrativité, on tend à raconter, à se raconter…. à être dans un état de restitution de nos vécus. En quelque sorte, le journal offre à son auteur un espace de recul avec les événements.
– une troisième étape ou le moment de passage du journal à la phase concrète d’intervention, de productions diverses.
Selon Jean-Roch Houllier, notre experte en formation management de projet, au cours de cette étape, des extractions et productions diverses sont envisageables comme par exemple, dans le cas du projet, un rapport d’étonnement, un bilan mi-parcours, un post-mortem, etc.
L’univers du management de projet ou la dominance du temps court
Pour Jean-Roch Houllier, spécialiste de la formation management de projet, dans le quotidien du chef de projet, complexe et polysémique, s’inscrit l’immédiateté, peu propice à la prise de recul et à l’analyse des situations. Une complexité qui interroge autant l’individu et sa situation professionnelle que l’espace des possibles et les organisations variées au sein duquel ce dernier évolue, les représentations, les projections et les idées reçues.
Ce temps du quotidien professionnel est mystérieux, il est difficile à cerner ; le quotidien est ambivalent, riche d’apprendre, il peut-être écrasant, aliénant. Selon, le sociologue Erving Goffmann « le quotidien, c’est que ce qui nous est donné chaque jour (ou nous vient en partage)…(…) ce qui nous presse chaque jour et même nous opprime, car il y a une oppression du présent… chaque matin , ce que nous reprenons en charge au réveil, c’est le poids de la vie ou de vivre dans de telle condition, avec telle fatigue, tel désir… ».
Notre expert en formation management de projet s’interroge pour savoir comment le chef de projet peut « prendre le temps », appréhender le « temps qui passe », capitaliser sur ce « temps de l’expérience » ?
L’expérience est à la fois globale et personnelle. Elle implique la personne intellectuellement, affectivement, émotionnellement et de façon sensorielle dans sa relation aux autres. L’individu pose des actes, éprouve des émotions qu’il va faire passer par le filtre de sa pensée générant ainsi une analyse de ce qu’il vient de vivre.
Selon notre expert en formation management de projet, le journal professionnel pourrait alors être considéré pour le chef de projet comme un espace d’appréhension de ses vécus, recueil de son quotidien professionnel et des temps forts du projet ; utile également pour lutter contre le flot des événements et des informations quotidiennes, propice à permettre de dégager « les pépites » de son quotidien professionnel.
« Mon journal me permet une restitution de ce qui se passe sur le terrain »
« Une inspiration pour le travail, comme si il y avait un retour que tu notes et tu y reviens et progressivement, on passe à la phase concrète d’exploitation »
(Témoignage d’un chef de projet recueilli lors d’une formation management de projet )
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*Du « diarisme », phénomène social que représente le fait de tenir un journal. « Diaire » signifie au jour le jour, racine en anglais de « Diary ».