Si la flexibilité est importante, pour autant, adopter une méthode agile en projet ne veut pas dire qu’on peut changer tout et sans cesse ; paradoxalement les méthodes agiles ont aussi leur rigueur et parfois une approche mixte traditionnelle / agile est un meilleur compromis.
Quels sont les bénéfices des méthodes agiles sur le management des projets ?
– Une plus grande collaboration avec les parties prenantes. On ne parle plus de produits livrés au client mais d’une véritable solution complète dont la fonctionnalité est démontrée régulièrement. Les bénéfices apportés sont planifiés et mesurés, le retour sur investissement surveillé en permanence. Le client est intégré à tous les niveaux de fonctionnement du projet et participe à l’élaboration de la solution au coté des équipes techniques.
– Une approche incrémentale de la solution. Celle-ci est découpée en « paquets » fonctionnels placés dans des étapes logiques de réalisation (incréments). Au passage d’un incrément à l’autre, une justification de poursuite du développement de la solution est réalisée avec le client.
– Une approche itérative. Rien ne peut être fait parfaitement du premier coup, l’acceptation que la réalisation de la solution passera par plusieurs étapes est considérée comme normale et saine.
– Une planification souple et plus axée sur le court terme, même si un plan global moins précis contrôle l’ensemble du projet. Grâce à sa participation active dans l’équipe, le client adapte ses besoins tout au long du cycle de vie du projet en fonction des circonstances et de l’environnement. La créativité est de ce fait encouragée. Le planning vise aussi à livrer au client les éléments à forts bénéfices le plus tôt possible.
– Un contexte moderne de ressources humaines en projet basé sur l’auto-organisation des équipes et la délégation. La communication riche et simple est encouragée.
Quelle sont les étapes suivantes ?
Le concept agile peut s’étendre au-delà des simples projets. Il peut s’adapter aussi au management de programme (ensemble de projets interconnectés piloté par une vision stratégique). En effet, si on adopte l’idée «qu’on va apprendre en marchant » pour les projets, alors la logique d’agilité est d’autant plus applicable pour les programmes. La visibilité en termes de risque dans le contexte actuel étant réduite, une plus grande flexibilité des programmes devient nécessaire.
Un nouveau métier est-il en train d’apparaitre ?
Probablement oui : « Chef de Programme ». A mi-chemin entre le Directeur de Programme et les Chefs de Projet, le Chef de Programme coordonnerait sur une échelle de temps intermédiaire un sous ensemble de projets livrant une partie des bénéfices au programme. Le consortium DSDM a publié en Aout 2015 la première méthode de management de programme agile.
Les méthodes agiles remplacent-elles les méthodes traditionnelles ?
Il n’y a pas d’opposition «vieille école» / «nouvelle école » mais une évolution naturelle et logique du management de projet. Les méthodes agiles viennent modifier, compléter, améliorer le management de projet et de programme en place, augmentant ainsi les chances de succès des projets.
Les méthodes agiles ne sont-elles que pour les projets informatiques ?
Pas obligatoirement, même si c’est leur lieu de naissance (vers 1976 !). Elles trouvent certes dans ce secteur un environnement qui leur convient parfaitement : complexité des projets en évolution, fort impact des parties prenantes, double contrainte d’exigences fonctionnelles et techniques, livraisons intermédiaires etc. Mais de nombreux autres secteurs du management de projet peuvent bénéficier du concept agile : projets de Ressources Humaines (formation, restructuration, accompagnement du changement), projets de recherche et développement, projets événementiels, projets marketing et commerciaux etc. Le périmètre d’application du concept agile est bien plus large qu’on imagine.
Toutes les organisations peuvent-elles adopter les méthodes agiles pour leurs projets ?
Il n’y a pas de pré-requis défini dans ce domaine mais des principes à respecter qui sont clairement définis dans les bonnes pratiques. Il est prudent de faire un bilan de la capacité de l’organisation à s’adapter au changement de mentalité nécessaire aux méthodes agiles. Certains environnements fonctionnent naturellement ou historiquement d’une manière agile, d’autres sont plus à l’aise avec une méthode stable, traditionnelle et éprouvée, dans laquelle il suffit parfois de simplement mieux gérer les demandes de modifications et le planning pour mettre l’agilité nécessaire.
Faut-il avoir une certification AGILE dans son parcours de chef de projet ?
Oui, c’est désormais recommandé de compléter sa formation de base par une certification aux méthodes agiles. Au-delà de l’acquisition de compétences complémentaires, cela permet d’obtenir une reconnaissance internationale officielle et facilite la mobilité. Il faut bien choisir sa certification. En position de Chef de Projet, il est préférable d’en choisir une qui couvre l’ensemble du cycle de vie du projet, de l’expression des exigences du client à la livraison des bénéfices comme par exemple « PRINCE2 » « AGILE PM » et même « AGILE PgM » (Programme agile) de l’APMG International.
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Antoine BRETON
Formateur consultant Demos accrédité sur PRINCE2, AGILE Project Management et AGILE Programme Management (APMG Project Management best practices), MSP Practitioner et PMI – PMP