Le phénomène MOOC
Les premiers Massive Online Open Courses (MOOC) sont des cours gratuits en ligne ouverts à un nombre illimité de participants. L’assiduité des internautes peut entrainer l’acquisition d’une certification payante. Selon le Monde daté du 16 janvier 2014, 80 % des établissements proposent des cours en ligne aux États-Unis, ils sont moins de 3 % en France. La durée moyenne d’un MOOC est de 10 à 12 semaines. Il requiert un investissement personnel de 2 à 12 heures hebdomadaires et le taux de transformation est de 14% pour les étudiants atteignant la certification.
Les MOOC ont été créés par le Massachussets Institute Technology de Boston (MIT) en 2001. Le premier, MIT OpenCourseWare, proposait des ressources pédagogiques gratuites sur la linguistique, l’architecture mais aussi les biotechnologies. De prestigieuses universités américaines, dont Stanford avec la plateforme Coursera, ont depuis emboité le pas du MIT. De son côté, la France a lancé en 2013 France Université Numérique (FUN) avec l’ouverture de 25 MOOC d’ici avril 2014 en collaboration avec le CNAM, l’École Centrale Paris, l’Institut Mines-Télécom, Sciences Po…
Est-ce la fin de la formation professionnelle traditionnelle ?
La possibilité de suivre gratuitement des enseignements de grande qualité sans dépenser un euro est une fantastique opportunité pour toute personne, étudiants comme salariés, souhaitant développer ses connaissances. Pour 32% des MOOCers, développer sa carrière est d’ailleurs la principale motivation à l’adhésion à cette nouvelle forme d’apprentissage.
L’adhésion à des communautés de pratiques à l’intérieur des MOOC peut sembler séduisante, cependant il faut une grande motivation et une forte capacité d’engagement pour suivre jusqu’au bout de ce type de formation sans encadrement. L’apprentissage sans formateur reste un mythe. Le rôle du formateur, accompagné du manager, est clé dans la réussite d’une formation : il conseille, explique et encourage. Au sein de l’entreprise, faire suivre le même MOOC simultanément par plusieurs collaborateurs peut permettre de créer une certaine émulation. Il peut aussi être l’occasion de détecter des talents.
De plus, l’incompatibilité avec certains métiers est évidente. Ce type d’apprentissage libre en ligne peut permettre d’enrichir ses savoirs mais en aucun cas ses savoir-faire. Les connaissances comportementales, les relations interpersonnelles, la possibilité de participer à des exercices pratiques in real life (IRL) nécessiteront toujours le recours au présentiel et à des accompagnements personnalisés de type coaching.
Les SPOC sont-ils la bonne formule ?
Le phénomène MOOC s’inscrit dans la vague numérique qui bouleverse le monde de la formation depuis des décennies. L’arrivée des MOOC est donc plus une évolution qu’une révolution. Après la télévision, le CD-Rom, l’Internet, les réseaux sociaux, l’accès gratuit à des cours pertinents n’est qu’une nouvelle étape sur laquelle les organismes de formation doivent réfléchir pour l’accorder aux besoins des entreprises.
Tout d’abord, des MOOC pourraient ainsi être mis en place par des organismes de formation comme des teasers, vitrines de leur savoir-faire, pour attirer les stagiaires et ensuite leur proposer des formations complémentaires. Ensuite, face aux importants taux d’abandon des MOOC, on voit se développer dans le paysage de la formation des Small Private Online Courses (SPOC) réunissant non plus un nombre illimité de participants connectés mais un groupe de 15 à 30 personnes en classe inversée. Sciences Po, par exemple, réfléchit pour 2014 à des SPOC pour un public sélectionné, sur la thématique de la « résolution des conflits », au sens large, que ce soit dans les négociations commerciales, dans la diplomatie, ou dans le dialogue social.
C’est aujourd’hui aux responsables formation de promouvoir ces offres de formations modulables auprès des collaborateurs. En effet, au plus près des nouveaux rythmes des organisations, là où les cycles se raccourcissent, la formation professionnelle doit aussi être plus agile.
L’expérience pédagogique offerte par les MOOC est une chance pour chacun, un outil d’accès au savoir démocratisé. Ce nouveau tremplin vers la connaissance entrera naturellement dans le quotidien des plus ambitieux. Les SPOC, quant à eux, plus adaptés aux attentes des entreprises, intégreront peu à peu les plans de formation. La suite logique ne serait-elle pas un rapprochement des organismes de formation vers des SSII pour proposer des solutions digitales optimales, encore plus innovantes et souples ?
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