Donner la parole à tous… vraiment à tous
Pas si simple que cela de prendre la parole en formation. Surtout au début quand on ne connaît pas les autres participants. « Pour demander quels sont les mots-clés que chacun associe au thème de la formation ou quelles sont les questions que l’on se pose sur le sujet, un tour de table ne suffit pas », explique Marie Barbesol, évangéliste Klaxoon. « Les plus timides n’osent pas prendre la parole alors que les bavards occupent trop d’espace. Tous les moyens qui visent à recueillir les impressions de tous les participants, à différents moments, aident le formateur à mieux adapter son déroulé ». C’est une condition clé pour que les participants, quelles que soient leurs marges de progression, mais aussi leurs propres bagages, trouvent leurs places.
Chatouiller les pratiques des participants… pour les faire bouger
Tout le monde arrive en formation avec ce qu’il sait ou croit déjà savoir du sujet. « Une fois cela partagé et reconnu au centre, il s’agit de les embarquer ailleurs. Ce déplacement nécessite une déconstruction de ses représentations » analyse Marie Barbesol. « C’est un conflit socio-cognitif qui se fait jour. Comment se faire confiance pour avancer si ce que je croyais jusqu’alors est remis en cause, même ? » Ce sont les interactions et l’interconnexion avec les autres participants qui facilitent le cheminement et ouvrent la voie à de nouvelles interprétations. « Elles sont légitimées, car elles reposent sur une appréciation partagée avec autrui et pas seulement sur la sienne » ajoute-t-elle.
Évaluer l’ancrage mémoriel… à tout moment
Face à un questionnaire qui demande nommément à chacun de se positionner sur les apprentissages de la journée, nombre de participants peuvent être déstabilisés, par peur de dire qu’il ne sait pas ou n’a pas compris. « Alors que si la démarche est anonyme, on se sent plus à l’aise pour jouer franc jeu », rapporte Marie Barbesol. « Avec des résultats de quiz consolidés, l’intervenant interprète en un coup d’œil les points à approfondir pour la suite ». Projeter les résultats globaux, mais anonymes, permet aussi à chacun de se positionner par rapport au groupe et d’identifier les sujets qu’il doit personnellement creuser.
Phosphorer… en gardant trace du brainstorming
Des idées qui fusent, des propositions à partager ou encore des solutions à mettre en œuvre… le brainstorming est un temps fort sur lequel capitaliser. « Il doit permettre de phosphorer grâce à des échanges basés sur une créativité sans limites. Pour une mise en commun utile au groupe, le support utilisé doit pouvoir être facilement manipulable, conservé sur support numérique et modifiable au fil de la formation. Se saisir de cette matière produite par le groupe permet un échange enrichissant et un fort engagement, puisque ce que l’on dit ou produit a de la valeur » indique Marie Barbesol.
Jouer la connexion digitale… pour booster les interactions
Aujourd’hui, les smartphones font partie de la vie personnelle et professionnelle de la majorité des participants. Leur demander de les laisser à la porte d’entrée de la salle, c’est comme les démunir d’une partie de leur cerveau. « Les participants arrivent avec leurs outils numériques en poche. Puisqu’ils sont à portée de main, autant s’en servir pour booster les apprentissages et le travail en équipe » recommande Marie Barbesol. « En incitant les apprenants à se servir de leurs appareils pour atteindre des objectifs pédagogiques, le formateur s’allie les énergies au lieu d’incarner la figure de celui qui interdit l’usage de son téléphone. »
L’interactivité d’une formation se joue dans une succession de petits moments qui mis bout à bout donnent sens à l’ensemble du parcours. L’impression de vivre un temps fort permet d’engager une dynamique qui se prolonge après la formation. En emportant avec soi tout l’environnement dans lequel s’est déroulée la formation, les participants y puisent la légitimité pour déployer leurs compétences renforcées ou développées.
Klaxoon est une start-up qui propose une solution interactive pour l’animation de conférences, de séminaires ou de stages de formation. Créée à Rennes fin 2014, elle emploie déjà près de 30 personnes alliant des compétences en développement logiciel et en ingénierie pédagogique.
La solution Klaxoon encapsule une vingtaine d’activités pédagogiques pour dynamiser un groupe d’apprenants tout comme les participants d’une conférence ou d’une réunion. La box Klaxoon a la particularité de proposer son propre réseau Wi-Fi. L’utilisation de la solution vise les formats présentiels et à distance avec l’accès à une plate-forme partagée dédiée. Fort de plus de 70.000 utilisateurs 120 pays, Klaxoon a également été distingué par le Grand Prix LearnInnov Genius 2015 (Formation et Education), CES Innovation Award 2016 (Logiciels et Applications Mobiles), la Médaille d’Or de l’IT Night 2016 (Outils Innovants pour l’Entreprise).
Envie d’en savoir plus
Roger Mucchielli, agrégé en philosophie et docteur en médecine a démontré, sur la base de plusieurs études, que les participants retiennent :
- 10 % de ce qu’ils lisent,
- 20 % de ce qu’ils entendent,
- 30 % de ce qu’ils voient,
- 50 % de ce qu’ils voient et entendent en même temps,
- 80 % de ce qu’ils disent,
- 90 % de ce qu’ils disent en faisant quelque chose qui les implique.
Roger Mucchielli a publié une quarantaine d’ouvrages et de nombreux articles sur le travail en équipe et la dynamique de groupe. ?