Comment repère-t-on un salarié dans un état dépressif ?
Pour notre experte en formation santé au travail, les caractéristiques peuvent être les suivantes :
– une perte d’intérêt ou de plaisir dans le travail ;
– des difficultés d’attention et de concentration (sur un livre ou un journal, par exemple) ;
– une agressivité importante contre l’entourage ;
– un ralentissement ou parfois à l’inverse une agitation excessive ;
– une fatigue permanente ;
– un sommeil très mauvais, émietté, haché et qui ne repose plus ;
– des troubles de l’appétit, avec amaigrissement, parfois rapide.
Les causes d’un état dépressif
La dépression résulte souvent de l’interaction d’une multitude de facteurs, qu’ils soient environnementaux, psychologiques ou biologiques .Par exemple, la production de certains neurotransmetteurs dans le cerveau, comme la sérotonine et la noradrénaline, peut être altérée par des changements hormonaux ou des maladies endocriniennes. Selon notre experte en formation santé au travail, certains événements de la vie peuvent aussi favoriser l’apparition de symptômes, telle que la perte d’un emploi, des problèmes financiers, une rupture amoureuse, une déception, un décès … La consommation d’alcool, de cannabis ou autres produits toxiques peut aussi favoriser l’apparition d’une dépression.
Ces facteurs additionnés à des traits de caractère ou à des personnalités manquant d’assurance et dépendantes affectivement peuvent amplifier le phénomène de dépression.
Comment agir avec un salarié dans un état dépressif ?
Pour notre experte en formation santé au travail, la difficulté vient de l’intrication et de la frontière entre le personnel et le professionnel. Cependant il est important de savoir si cet état est dû au travail ou à des facteurs extraprofessionnels. Dans de dernier cas, vous n’avez pas forcément à être au courant.
D’autre part, l’encadrement de proximité n’a ni le droit, ni les compétences pour « établir un diagnostic médical ». L’entourage peut avoir tendance à prodiguer des conseils aussi inutiles que néfastes, même s’ils partent d’une bonne intention : « remue-toi, fais quelque chose, sors et changes toi les idées, ça te fera du bien… ». Ces remarques sont autant de conseils qui risquent plutôt d’aggraver la souffrance.
En effet, si la personne pouvait sortir de sa torpeur et s’activer, elle le ferait bien volontier. Si elle ne le fait pas, c’est précisément parce qu’elle ne peut pas le faire du fait de son état. Par ailleurs, ce genre de remarques peut augmenter la culpabilité, qui est une autre des caractéristiques de l’état dépressif : « si je n’ai pas plus envie de rien, c’est de ma faute », se dit la personne déprimée. Et les encouragements de l’entourage, même prodigués avec la meilleure volonté, risquent d’augmenter son sentiment de culpabilité.
Le mieux pour un manager est de saisir le médecin du travail ou l’assistante sociale pour se faire aider dans le traitement spécifique de la personne. Seuls ces acteurs sont habilités à traiter le cas d’un collaborateur dépressif. Le manager ne se retrouvera pas de ce fait face à une situation ingérable et complexe émotionnellement…
Il ne doit pas se méprendre : la dépression est une pathologie qui n’appartient pas qu’aux femmes, contrairement aux idées reçues, même si des facteurs hormonaux peuvent favoriser un terrain propice. Les hommes souffrent aussi de cette maladie, mais en parlent moins. Il est important de « déculpabiliser » et d’amener un collaborateur homme à pouvoir s’exprimer librement sur son mal être, afin de le sortir de la spirale « sois performant, tu es un homme donc tu n’as pas le droit de craquer. Un homme n’a pas le droit de se plaindre encore moins lorsqu’il est manager !….