Marketing

Réalité Virtuelle : quel budget pour une campagne marketing ?

​Faire vivre une expérience client inoubliable, tous les marketeurs en rêvent. Immerger les futurs acheteurs dans un univers virtuel, qui leur fait toucher du doigt le réel, c’est désormais possible. Les nouvelles technologies de réalité donnent un nouveau souffle aux campagnes marketing. Interview de Stéphane Harel, as de la réalité virtuelle et directeur de l’agence Expert 3D​.
​​

Découvrir aussi :

Responsable formation

Les Organismes Paritaires Collecteurs Agréés (OPCA) et le responsable formation

Formation

Blended learning : la formation multimodale à destination des populations

RH

Formateur du mois de mai

Pourquoi le marketing s’empare de la réalité virtuelle ?

C’est plutôt fun et cela permet à l’annonceur de communiquer une image plus  innovante de son entreprise. Cela donne aussi un aspect viral à la campagne, car, généralement, un utilisateur va de facto vouloir faire vivre l’expérience à ses connaissances. Il devient ainsi acteur et décisionnaire de sa campagne…
On distingue :
la réalité virtuelle : c’est un environnement créé grâce à des images de synthèses en reproduisant un semblant de réalité. Jusque-là, on était devant un écran. Maintenant, on a la sensation d’en faire partie grâce à un casque, un smartphone ou une tablette.
la réalité immersive : on montre des éléments supplémentaires à ceux du réel grâce à un casque qui est indispensable. Ce peut être un casque dédié comme le Gear VR de Samsung ou une armature spécifique sur laquelle se clipse un smartphone. Les images de synthèse ou une vidéo à 360 degrés donnent l’impression à l’utilisateur d’être dans un autre lieu que celui où il se trouve physiquement.
la réalité augmentée : elle rajoute des images de synthèse dans le champ visuel de l’utilisateur qui peut interagir avec ces dernières. Elle s’expérimente avec une tablette ou un smartphone. C’est là que se situe le plus gros potentiel pour le marketing et la communication.
Qu’il s’agisse d’une cible BtoB ou d’une cible BtoC, le meilleur vecteur pour toucher le plus de personnes est actuellement le mobile via des lunettes à clipser. Le coût des casques varie entre 200 et 800 euros, celui des lunettes à clipser autour de 20 à 100 euros. Le taux d’équipement étant encore faible, le nombre de personnes équipées pour une campagne marketing est trop restreint pour être efficace. Par contre, ils peuvent être mis à disposition pour des opérations spéciales.

Les casques immersifs sont présents dans peu de foyers, est-ce que cela peut basculer prochainement ?

L’explosion de la réalité immersive n’a en effet pas encore eu lieu. Comme pour les smartphones, il faudra avoir des objets emblématiques qui bénéficient d’une forte communication pour que le grand public adopte ces casques. À l’image de l’iPhone en 2007 qui a connu une adoption à une vitesse fulgurante.

Quelle est l’alternative au casque pour vivre une expérience de réalité virtuelle ?

Une armature spécifique permet de clipser son smartphone dessus afin de former un casque de réalité virtuelle complet. Seuls les smartphones haut de gamme disposent d’une compatibilité avec ces nouveaux usages et d’une capacité d’affichage et d’intégration suffisante. Reste alors à lancer l’application pour découvrir le contenu immersif en rapport avec la campagne marketing qu’elle promeut.

Quel est le ticket d’entrée pour disposer d’un smartphone qui offre une expérience immersive ?

Pour la réalité immersive, l’usage du casque Gear VR n’est pas adapté, à ce jour, aux téléphones mobiles de moins de 350 euros Une forte densité d’écran (haute résolution) ainsi qu’un gyroscope et un accéléromètre sont indispensables. Le tout « motorisé » par un processeur performant. En dessous de ce plancher, les appareils n’ont pas la puissance de calcul nécessaire pour générer en simultané deux images de bonne qualité. C’est cette puissance qui est indispensable pour générer l’effet d’immersion.
Par ailleurs, les smartphones d’entrée de gamme ne suivent pas en termes de technologie. L’appareil utilisé doit pouvoir fournir les besoins techniques qui permettent une fluidité d’image et une réactivité de mouvement afin de faire vivre, grâce au casque, une expérience immersive optimale.

Pour quand est prévu le « décollage » de ce nouvel usage de l’immersif ?

La croissance du taux d’équipement en casques ou smartphones clipsés devrait s’accélérer rapidement puisque Apple prévoit de sortir son propre casque fin 2016 ou début 2017. Tous les autres grands industriels s’emparent de leur côté de la réalité virtuelle. HTC a également sorti un casque et Microsoft prépare un projet de réalité augmentée très proche de l’immersif. Samsung est actuellement un réel moteur de démocratisation de ces technologies, car il dispose de l’ensemble des outils (caméra 360 + casque immersif).
Les premiers casques immersifs remontent à 1992, cependant, ils n’offraient pas un champ de vision satisfaisant. Il y avait un énorme décalage (latence) entre le mouvement de la tête et le rafraîchissement de l’image.
Finalement, c’est la puissance de calcul des appareils d’aujourd’hui qui donne enfin à ce concept une chance d’être démocratisé, y compris dans des versions compatibles avec les smartphones.

Quels sont les secteurs qui prennent le lead pour exploiter la réalité virtuelle (immersive et augmentée) ?

– L’immobilier est l’un des secteurs le plus en avance. La réalité virtuelle est utilisée comme une aide à la vente. Une agence immobilière peut ainsi proposer de faire visiter des appartements à distance via des applications mobiles ou un PC avec des lunettes de réalité immersive. Côté promoteurs, il est possible de faire visiter un bâtiment, de l’intérieur et de l’extérieur, avant même sa construction.
– Le secteur du tourisme (musée, parcs, zones touristiques) est aussi très intéressé. Leur but est de donner l’envie de visiter un lieu en permettant aux utilisateurs de s’immerger, artificiellement, dans le paysage local.
– L’événementiel, qu’il s’agisse d’événements clients, de concerts ou de spectacles notamment, est également un secteur friand de ce type de dispositifs.

Sur quelles bases intégrer la réalité virtuelle pour une campagne marketing BtoB ?

Les premières questions à se poser, c’est : quel est le public visé ? Que veut-on lui vendre ? À ce titre, pour une campagne BtoB, on présume que les professionnels ont généralement des appareils mobiles haut de gamme. Il est donc facilement envisageable de leur proposer des contenus de grande qualité graphique via des applications de réalité immersive utilisables sur smartphone grâce à un clipsage sur armature.

Pour une campagne BtoC, que peut-on proposer comme expérience client grâce à la réalité augmentée ?

La réalité augmentée, via une tablette ou un smartphone, trouve plus de débouchés applicatifs dans le BtoC. Un vendeur de piscines peut proposer un outil d’aide à la vente à ses franchisés et aux commerciaux. Il accompagne les consommateurs pour sélectionner la piscine qu’ils souhaitent installer dans leur jardin. Via l’application proposée par le vendeur, l’acheteur peut superposer sur l’écran de la tablette en live l’image mobile de son jardin avec les images de différents modèles de piscine. Il peut ajuster son emplacement avec la fonction tactile afin de lui permettre de choisir le bon modèle au regard du rendu visuel.

Lorsque le projet est clairement défini, comment se déroule le développement d’une application de réalité virtuelle ?

Quelle que soit la technologie choisie (réalité augmentée ou réalité immersive), il faut compter :
– Le temps de fabrication de l’univers virtuel, la partie création
– Le temps d’adaptation de la création aux supports de visionnage
– Le temps de configuration des fonctions interactives et de l’interface utilisateur
Chacune de ces trois phases correspond environ à 1/3 du projet. Le temps passé sur ces trois étapes sera le même, quelle que soit la technologie choisie. Ce délai peut aller d’une semaine à un an, en fonction de la complexité de l’environnement que l’on veut proposer.

Combien coûte le lancement d’une campagne marketing de réalité virtuelle ?

Un architecte ou un promoteur qui souhaite présenter en réalité virtuelle le rendu extérieur d’un programme immobilier doit débourser entre 5 000 et 7 000 euros. Des options sont évidemment réalisables (version nuit, rendu réaliste, visite immersive…).
Pour une application destinée à faire visiter différents appartements d’un immeuble, une agence immobilière devra débourser, en fonction de la taille de l’appartement, de 3 000 à 9 000 euros. Plus la surface est grande, plus il y a d’éléments virtuels à produire, plus le coût de production augmente.
Entre 2009 et 2014, alors que la réalité augmentée n’en est qu’à ces balbutiements, Stéphane Harel et Luc Dutrey, spécialistes en ingénierie logiciel et en création graphique développent et commercialisent des solutions professionnelles packagées et Ad-Hoc. Ils proposent depuis des supports de qualité qui les ont poussés à fonder Expert 3 D. Stéphane Harel participe depuis à de nombreux salons et tente d’évangéliser les professionnels sur les applications liées à la réalité augmentée et à la réalité immersive. Expert3D est lauréat du Garonne Startup Contest  avec sa solution « 360 Ticket » qui permet de vivre et revivre l’évènement immersif grâce à des points de vue libres à 360°.