Les certifications professionnelles
La question des certifications professionnelles s’inscrit dans le cadre des mutations des modes de production et d’organisation de l’économie et de l’emploi et plus précisément dans un double mouvement : d’une part l’éclatement de la chaîne de production des biens ou des services entre une multitude d’entreprises fédérées par des ensembliers ou donneurs d’ordres, ce qui conduit à une atomisation de l’entreprise et une organisation en réseau des activités, et d’autre part le besoin croissant de sécurité et de qualité, qu’il s’agisse du domaine de l’aéronautique, de l’informatique, de l’alimentaire ou encore de la santé. Ces deux tendances lourdes influencent la nature et la valeur d’usage des certifications professionnelles.
Leurs évolutions
En 2002, la loi de modernisation sociale introduit une rupture : elle regroupe sous le nom de certifications professionnelles les titres et diplômes homologués, issus de la loi du 16 juillet 1971 sur l’enseignement technologique, qui deviennent des titres et diplômes à finalité professionnelle et les CQP (certificats de qualification professionnelle) délivrés par les CPNE (commissions paritaires nationales pour l’emploi) des branches professionnelles (C. trav., art. L. 6 411-1). Ces certifications professionnelles sont enregistrées au sein d’un RNCP (Répertoire national de la certification professionnelle), dont l’élaboration et la tenue sont confiées à la CNCP (Commission nationale de la certification professionnelle).
Cette rupture intervenue en 2002, traduit le passage d’une validation de la formation, basée sur un programme et des connaissances et à laquelle correspond un diplôme, à une certification des compétences au sens de capacité démontrée à l’exercice d’une activité professionnelle.
Ce n’est pas un hasard si la notion de certification professionnelle est apparue dans le champ de l’emploi et de la formation après que se sont développées les normes techniques : pour sécuriser totalement le client ou le consommateur, après la certification des organisations, des services ou des produits, ne faisait défaut que la certification des personnes.
Historiquement, le système français de certification professionnelle est un système ouvert caractérisé par l’absence de monopole ou de numerus clausus, ce qui explique à la fois la diversité et le nombre de certifications. Cette multiplicité pose tout de même trois questions : la hiérarchisation des certifications, la cohérence d’ensemble du système et l’articulation possible entre les certifications.
La création de la VAE en 2002 a été un coup de tonnerre dans un ciel bleu. En affirmant que l’activité et la formation étaient deux voies égales dans l’accès à la certification, le législateur tranchait par le haut le débat sur les mérites respectifs de la formation et de l’expérience. Cette égalité de droit n’est pas encore traduite dans les faits : environ 50 000 décisions de VAE sont prises chaque année alors que plus d’un million et demi de diplômes à finalité professionnelle sont délivrés. Mais l’enjeu paraît moins d’opposer ces deux voies d’accès que de travailler à leur articulation.
L’exemple des certifications en Management de Projet
Matthieu Lemetais, Chargé de Développement chez Demos, apporte des précisions sur une formation certifiante en plein boom : « Le Management de Projet »
A ses origines, le Management de Projet se limitait à quelques secteurs industriels spécifiquement définis ; aujourd’hui, cette compétence est devenue clé pour un grand nombre d’entreprises industrielles et sociétés de services ainsi que pour l’Administration. Le besoin de certification – à savoir la reconnaissance de la compétence professionnelle – n’a cessé de croître depuis quelques années. Il y a une dizaine d’années, il y avait moins de 10 000 responsables de projet certifiés dans le monde. Leur nombre a dépassé un million en 2012. Trois facteurs essentiels sous-tendent cette croissance extraordinaire:
• Les entreprises veulent offrir à leurs responsables de projet un parcours de carrière
• Un nombre toujours croissant de clients demande à ce que les projets soient suivis par des responsables de projet certifiés
• Les responsables de projet souhaitent faire reconnaître leur expérience et leurs compétences.
La certification en matière de Management de projet nécessite une préparation approfondie et une formation solide. Le groupe Demos a formé des dizaines de milliers de responsables de projet dans le monde (ainsi que tous ses propres chefs de projets en interne), que ce soit dans le cadre de cours de formation interne ou à l’extérieur, et il est connu pour sa capacité unique de développer et utiliser des outils innovants.
« Nous constatons une demande croissante en 2011/2012 chez nos grands clients. Majoritairement issues du secteur des services, ces entreprises ont des organisations projet assez matures et sont souvent dotées d’un bureau des projets. L’action de ces bureaux consiste à promouvoir la méthode de gestion de projet ainsi qu’à organiser la préparation aux certifications. Certains ont un rôle opérationnel plus important, notamment dans la définition, le suivi et le contrôle des indicateurs de performance des projets. En lien étroit avec la direction de l’entreprise et les services RH, le bureau des projets a un rôle clé dans le choix de la certification et la préparation des examens. Ce rôle est ensuite étendu au travers de la mise en place d’animations (séminaires, conférences etc.) à destination des communautés certifiées » Matthieu Lemetais.
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