Pourquoi est-il nécessaire de savoir dire non ?
Dire non à certaines demandes qui nous sont adressées est indispensable pour éviter de se retrouver surchargé et en état de stress. Si on ne sait pas refuser, plusieurs conséquences en découlent:
• se retrouver débordé : il faut savoir dire non pour bien gérer son temps et être efficace ;
• ressentir de la colère vis-à-vis de la personne à qui on a dit oui sans vraiment le vouloir, ou vis-à-vis de soi-même;
• ne respecter pas la parole donnée à l’autre ;
• mettre de la mauvaise volonté pour accomplir la tâche en question.
Comment désamorcer les difficultés à dire non ?
Nous sommes nombreux à avoir du mal à refuser : il est fréquent de dire oui alors qu’on préfèrerait dire non. On fait alors preuve de soumission. Lorsque l’on s’efface devant l’autre et qu’on oublie ses propres désirs, nous ne nous respectons pas suffisamment.
Cette attitude peut être due à différentes raisons :
• la peur de gêner, de décevoir, d’offenser, de donner une mauvaise image de soi, d’être jugé, d’être rejeté ;
• l’envie de faire plaisir ;
• la croyance que c’est impoli ou que ce n’est pas professionnel ;
• le souhait d’éviter le conflit
• l’incapacité à faire preuve de fermeté.
Pour désamorcer les peurs, les croyances et les désirs qui nous empêchent de dire « non », notre experte conseille de se questionner pour analyser ses propres freins :
• de quoi a-t-on peur ? : du conflit, de blesser ou d’être jugé « méchant » ? De ne plus être aimé et de perdre l’autre ? De révéler une faiblesse ?
• qu’est-ce qui nous pousse à dire oui ? Le plaisir de se sentir indispensable ? Préférer tout prendre en charge, plutôt que de voir d’autres faire leurs preuves ?
Quand choisir de dire non ?
Deux excès sont possibles face à une demande :
• tout accepter par crainte de dire non ;
• tout refuser par peur de se « faire avoir » : on tombe alors dans l’agressivité ou la manipulation.
Savoir dire non, c’est important… À condition de le faire au bon moment !
Il est possible de passer d’un extrême à l’autre lorsque l’on prend conscience d’un comportement inadéquat. Par exemple, si l’on s’aperçoit qu’on n’ose pas dire non, le risque est de prendre la résolution de dire non systématiquement. Pour adopter un comportement adéquat, il est important de savoir évaluer le juste milieu.
Pour dire non de façon mesurée, il est important d’évaluer la demande avec objectivité avant de choisir d’accepter ou de refuser.
Il convient également de prendre du recul en s’efforçant de considérer la situation avec objectivité :
• la demande est-elle importante par rapport aux objectifs de l’équipe, de l’entreprise ?
• la demande est-elle urgente ?
• suis-je le bon interlocuteur, compte tenu de ma fonction, de mes compétences, pour répondre à cette demande ?
• l’interlocuteur est-il légitime, compte tenu de sa fonction, pour me faire cette demande ? (Et non : est-ce que j’apprécie la personne ?)
Et si l’on n’ose pas dire non :
• que r sque-t-on vraiment en disant « non » ?
• qu’est-ce qui est le plus important pour moi dans la situation actuelle ? Si on prend conscience des conséquences de ne pas savoir dire non, on réussira mieux à le faire.
Sur la base des réponses à ces questions, il faut décider d’accepter, de proposer une action mieux adaptée, de différer, de déléguer ou transférer la tâche, ou de refuser la proposition.
Après cette analyse, il sera plus facile de dire non car on pourra en discuter ouvertement avec l’interlocuteur en s’appuyant sur des données et critères objectifs.
Dire non à son responsable est particulièrement difficile. Toutefois, il ne faut pas avoir peur de lui déplaire en refusant certaines de ses demandes, tout en expliquant calmement pourquoi. Par exemple, il ne peut pas être au courant de l’emploi du temps de chacun. Un rappel de sa propre charge de travail ne le choquera pas forcément. Son intérêt le plus évident est de voir chacun assumer pleinement les fonctions qui lui ont été confiées. Si ses exigences nuisent à l’efficacité de ses collaborateurs, il devrait être le premier à le comprendre.
Face à son responsable, on sera plus attentif encore à expliquer son refus en fonction de ses objectifs, de sa mission, de ses disponibilités.
Bien entendu, on ne peut pas non plus dire non systématiquement !
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